Dans un rapport publié ce jeudi, l’ONG internationale de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW) pointe du doigt la gouvernance en Guinée équatoriale, dénonçant l’«affairisme et les gaspillages», qui guident les choix des dirigeants dans ce pays, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Un texte auquel Malabo n’a pas tardé à répondre par la voix de son ambassadeur en France, Miguel Oyono Ndong Mifumu, qui a déploré qu’une «organisation supposée respectée dans le monde, puisse tomber dans le mensonge».
«…Outre les infrastructures médicales héritées de la colonisation, nous avons construit pas moins de cinq hôpitaux de référence à Malabo, un autre à Bata, à Oyala, à Mongomo… pour ne citer que ceux-là ! Contrairement à beaucoup d’autres pays de la région, et alors que nous sommes le dernier pays africain à avoir découvert du pétrole, 99% des Équato-guinéens se soignent dans leur pays, et non à l’étranger», s’est défendu l’ambassadeur guinéen.
«Je suis prêt à accueillir moi-même les représentants de cette organisation, pour qu’ils viennent voir tout cela de leur propres yeux. Ont-ils seulement interrogé des ambassadeurs étrangers, américains ou français, pour savoir si ce qu’ils disent est la réalité ?», s’est en outre indigné Mifumu.
A quatre jours du début du premier procès des Biens mal acquis, qui devrait s’ouvrir lundi 19 juin à Paris, et qui oppose le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, à la justice française, l’organisation HRW a publié une enquête à charge sur le sous-investissement du pays dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
Dans un rapport intitulé «Une manne du ciel ? Comment la santé et l’éducation paient le prix des opérations entre apparentés en Guinée équatoriale», HRW raconte «comment le gouvernement a, pendant deux décennies […] dissipé la promesse permise par la découverte du pétrole par le biais d’un sous-financement notable de la sécurité sociale et de dépenses excessives, dans des projets d’infrastructures inutiles et gangrenés par la corruption ».
Le rapport accuser également la famille Obiang et son entourage de corruption, citant les affaires américaine (qui s’est conclue en 2014 par un accord de 30 millions de dollars) et française.