Le référendum sur la révision de la Constitution prévu au Mali le dimanche 9 juillet prochain, ne tiendra plus. En conseil des ministres ce mercredi, le gouvernement malien a décidé du report du référendum à une date ultérieure, sans plus de détails.
Même si aucune raison officielle n’a été évoquée pour justifier ce report, plusieurs motifs peuvent en tout cas expliquer la mise en berne de cette révision très critiquée au sein de la société civile malienne et de l’opposition.
En pole position, figure la forte mobilisation des opposants qui, le week-end dernier, ont défilé dans les rues de Bamako pour crier «Non à la révision de la Constitution». Les détracteurs du projet de texte estiment que la nouvelle constitution donnait « trop de pouvoirs » au président de la République et estiment impossible d’organiser le référendum dans le nord du Mali, en raison notamment de l’insécurité qui y prévaut, liée aux attaques jihadistes, et ce, malgré la présence de l’armée et de forces internationales.
« Ce texte codifie les dérives autoritaires observées ces dernières années et renforce les pouvoirs du président de la République », accuse l’opposant Tiébilié Dramé, président du Parti pour la renaissance nationale (Parena).
Il pointe notamment la perspectives de prérogatives présidentielles élargies pour la nomination du Premier ministre, des membres et du président de la Cour constitutionnelle ou encore des membres du Sénat.
« Nous appelons à surseoir au référendum prévu le 9 juillet, par souci d’apaisement. C’est important pour la paix sociale », avait déclaré un peu plus tôt, l’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara.