Le président soudanais Omar Hassan Al-Bachir effectuera en août prochain, une visite en Russie, sur invitation de son homologue Vladimir Poutine, a annoncé ce lundi, un communiqué du ministère soudanais des Affaires étrangères.
Selon le texte, ce voyage, l’un des rares déplacements à l’étranger du président Bachir qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour génocide et crimes de guerre au Darfour, sera l’occasion pour lui, de discuter avec le chef du Kremlin, « des questions bilatérales, régionales et globales ».
Cette visite, prévue dans la deuxième quinzaine du mois d’août, survient au moment où les autorités de Khartoum attendent une décision des Etats-Unis de lever leur embargo commercial imposé depuis 20 ans au Soudan et d’autres sanctions majeures.
La visite intervient également au moment où la Cour pénale internationale (CPI) doit prononcer, ce jeudi, sa décision très attendue concernant la violation ou non des lois internationales par l’Afrique du Sud, pour avoir refusé d’arrêter sur son sol en 2015, le président soudanais Omar el-Béchir.
Si la CPI venait à condamner l’Afrique du Sud, sa décision «enverrait l’important message selon lequel les Etats ne peuvent pas négocier leurs obligations en droit avec la Cour», a analysé Carsten Stahn, professeur de droit international en criminologie à l’Université de Leiden.
En outre, la décision de ce jeudi constitue un test fort pour la Cour de la Gambienne Fatou Bensouda, de prouver sa capacité ou non, à fonctionner sans le soutien de ses Etats-membres et l’appui du Conseil de sécurité de l’ONU. Car, la Cour fondée en 2002, ne dispose pas de force de police propre pour arrêter les suspects qu’elle recherche.
Jamais inquiété jusqu’à présent, Omar el-Béchir est pourtant visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI en 2009 et en 2010, «pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour», province de l’ouest du Soudan en proie, depuis 2003, à une guerre civile qui a fait 330.000 morts, selon l’ONU.