Alors que ses avocats à La Haye et ses partisans en Côte d’Ivoire s’attendaient à sa libération provisoire ce mercredi, l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo devra encore prendre son mal en patience.
La chambre d’appel la Cour pénale internationale (CPI) a en effet décidé hier, que l’ex-président ivoirien restera en prison pour la suite de son procès à la Haye, mais a ordonné à la chambre de première instance de réexaminer sa demande de liberté conditionnelle.
Premier ex-chef d’Etat soumis à un jugement devant la CPI, Laurent Gbagbo avait fait appel en mars dernier, de la décision de la Cour de le maintenir en détention pendant toute la durée de son procès pour crimes contre l’humanité, commises lors de violences postélectorales ayant ensanglanté la Côte d’Ivoire en 2010-2011.
«La chambre d’appel décide d’annuler la décision remise en question et ordonne à la chambre de première instance de mener un nouvel examen quant à savoir si M. Gbagbo devrait continuer à être détenu ou devrait être libéré avec ou sans conditions », a déclaré le juge Piotr Hofmanski, faisant état d’«erreurs» lors du premier jugement.
L’ancien président, âgé aujourd’hui de 72 ans, et Charles Blé Goudé, ancien chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à Laurent Gbagbo, sont accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Les deux hommes ont plaidé non coupable.
Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois, entre décembre 2010 et avril 2011 dans le pays, selon les chiffres des Nations Unies (ONU).