Le président kényan, Uhuru Kenyatta, candidat à sa propre succession, a boudé lundi soir, un débat télévisé qui devait l’opposer à Raila Odinga, son principal rival à l’élection présidentielle au Kenya.
Les deux candidats avaient annoncé début juillet qu’ils ne participeraient pas à ce débat, évoquant notamment des désaccords sur le format. Mais finalement, après modification, Odinga, principal candidat de l’opposition, avait accepté d’y participer.
Seul sur le plateaux, l’opposant a donc eu suffisamment de temps pour expliquer ses projets et son programme, attaquer le président et le gouvernement sortants, et défendre le travail accompli lorsqu’il était Premier ministre après les élections controversées de 2007, qui avaient abouti à un partage du pouvoir.
Selon l’ancien conseiller de l’opposant Odinga et candidat indépendant pour être gouverneur de Nairobi, «vis à vis du pays, Kenyatta se devait de participer, de répondre de ses cinq années à la présidence (…) Je pense que c’était une erreur monumentale. C’était un mauvais calcul, une incompréhension délibérée ou naïve de ce qu’être président signifie».
Un boycott de Kenyatta que beaucoup d’analystes portent également au crédit de M. Odinga, même si dans le camp du Président, l’on estime que cela «n’affectera pas le scrutin du 8 août». Quelque 19 millions d’électeurs sur une population d’environ 46 millions d’habitants, seront appelés à élire leurs président, gouverneurs, députés, sénateurs et membres des Assemblées locales le 8 août 2017.
Le scrutin s’annonce serré selon les récents sondages d’opinion, qui prédisent une rude bataille entre le président sortant, Uhuru Kenyatta et son éternel rival Raila Odinga. Ce dernier avait déjà été candidat malheureux à trois reprises, notamment en 1997, 2007 et 2013.