Le Roi du Maroc Mohammed VI a accordé ce samedi sa grâce à 1178 détenus dont certains issus du mouvement de contestation sociale «Hirak» qui a agité dernièrement la région d’Al Hoceima (nord), et a vivement critiqué, dans son discours du trône, l’administration publique et les partis politiques.
Dans un discours adressé à la Nation à l’occasion du 18ème anniversaire de son intronisation, le souverain marocain s’est dit contrarié par les « dysfonctionnements » en matière de « gouvernance, d’efficience ou de qualité des prestations offertes aux citoyens » par l’administration publique.
Abordant les événements ayant secoué Al-Hoceïma et sa région et qui ont « révélé une irresponsabilité sans précédent » des responsables et dirigeants des partis politiques, le souverain chérifien a pointé du doigt certains acteurs qui se sont « rejetés mutuellement la responsabilité », ainsi que les partis politiques qui « ne remplissent nullement leur mission», rendant « la situation plus précaire encore ». Il s’agit, a-t-il affirmé, d' »une attitude inadmissible, de la part d’instances dont la fonction est de représenter, d’encadrer les citoyens et de servir leurs intérêts ».
Le Maroc, a-t-il encore relevé, «se développe à un rythme soutenu (..). Cependant, nous vivons aujourd’hui un paradoxe irrécusable, mais difficile à admettre (..). Nous constatons avec contrariété que, dans certains secteurs sociaux, le bilan et la réalité des réalisations sont en-deçà des attentes».
Le Roi Mohammed VI fait à ce titre le parallèle entre le secteur privé «rendu efficient et compétitif grâce à un modèle de gestion organisé» et le secteur public, en particulier l’Administration publique, qui «souffre d’une faible gouvernance et d’une productivité insuffisante».
Selon le Souverain chérifien, «les fonctionnaires publics, pour la plupart d’entre eux, manquent de compétences et d’ambition et n’ont pas toujours des motivations liées au sens des responsabilités, liées à leur mission».
Devant ce constat, le Roi Mohammed VI exige l’application du principe de la reddition des comptes pour tout responsable qui aura failli à ses devoirs et la fin de l’impunité partout au Maroc.