Après avoir opposé un refus d’admettre une Mission d’observation électorale de l’Union Européenne sur son sol, le gouvernement angolais vient de faire une petite concession, en autorisant l’envoi de quatre observateurs de l’UE, pour les élections générales du 23 août.
«L’UE va envoyer seulement une petite mission d’experts pour marquer sa présence en Angola pendant le processus électoral(…) On ne peut pas vraiment parler d’observateurs, mais uniquement d’experts. Une vraie mission d’observateurs c’est 200 personnes», commente un diplomate européen basé à Luanda, sous couvert d’anonymat.
L’information sera confirmée ce mardi à Luanda, où le directeur pour l’Afrique au ministère angolais des Affaires étrangères, Joaquim do Espirito Santo, annonce que son pays voudrait que «l’UE marque sa présence comme un partenaire important, qu’elle nous accompagne sur le chemin du développement et de la démocratisation de l’Angola. Selon nos dernières discussions elle enverra une équipe de quatre personnes».
Il a en outre souligné que «ce que dit l’UE ne nous inquiète pas. Elle ne peut pas avoir des exigences contraires à notre propre loi électorale», allusion faite aux exigences de la mission européenne, pour l’observation des élections en Angola.
Le mois dernier, Luanda avait sèchement opposé une fin de non-recevoir à l’Union Européenne sur cette question, au motif que les conditions de la mission de l’UE étaient inacceptables. La mission demandait notamment à avoir accès à la totalité du fichier électoral dans tout le pays, ce qui n’était pas du goût de Luanda.
«Nous ne nous attendons pas à ce que quiconque nous impose sa façon d’observer les élections et nous donne des leçons», avait alors déclaré le ministre angolais des Affaires étrangères, Georges Chicoty.
Ces élections du 23 août doivent marquer la fin du règne de près de 38 ans du président José Eduardo dos Santos. Au pouvoir depuis 1979, le président sortant, dont le régime réprime toute contestation, a annoncé qu’il ne se représenterait pas pour un nouveau mandat.