Environ 6,9 millions d’électeurs rwandais sont appelés aux urnes ce vendredi 4 août, pour une élection présidentielle sans grand enjeu, le président sortant Paul Kagame étant déjà assuré de se voir plébiscité pour un nouveau mandat, après plus d’une vingtaine d’ainées déjà passée au pouvoir.
Dans cette course gagnée d’avance, Paul Kagame sera face à deux protagonistes : le leader du seul parti de l’opposition toléré au Rwanda, le Parti démocratique vert, Frank Habineza, et le candidat indépendant peu connu des Rwandais, Philippe Mpayimana.
De «petits candidats» face au «géant» Kagame qui tient d’une main de fer, le Rwanda depuis 1994, forçant l’admiration du peuple chez qui il a fait grandir le sens du pragmatisme, avec notamment des progrès socio-économiques considérables.
Visionnaire pour les uns, despote pour d’autres, Paul Kagame s’est balisé le chemin pour obtenir un nouveau mandat, et a mis la barre très haut, notamment lors de sa campagne présidentielle, où son parti, le Front patriotique rwandais (FPR) a littéralement éclipsé les deux autres candidats en lice.
« On nous a dit qu’on ne pouvait pas mettre nos bannières ou drapeaux là où le FPR avait mis les siens, mais malheureusement le FPR a mis les siens partout! », avait déploré le candidat Frank Habineza, en marge d’un récent meeting politique dans le sud de ce pays de quelque 12 millions d’habitants.
Homme fort du Rwanda depuis que le FPR a renversé, en juillet 1994, le gouvernement extrémiste hutu ayant déclenché le génocide qui a fait 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité Tutsi, Paul Kagame a d’abord été vice-président et ministre de la Défense, dirigeant de facto le pays, avant d’être élu président en 2000 par le parlement.
En 2003 et 2010, il est reconduit dans ses fonctions au suffrage universel avec plus de 90% des voix, un score dont lui seul connait le secret, et il devrait pouvoir récidiver cette année encore, selon des analystes.