Candidat malheureux à la présidentielle du 8 août dernier au Kenya, l’opposant kenyan Raila Odinga a appelé à une grève générale dans le pays ce lundi, en attendant d’annoncer demain mardi, sa stratégie, pour contester les résultats du scrutin, qui attribué la victoire au président sortant, Uhuru Kenyata, avec un sore de 54,27% des voix.
«Nous n’avons pas encore perdu. Nous n’abandonnerons pas. Attendez que j’annonce la marche à suivre après-demain », a promis Raila Odinga ce dimanche, alors qu’il était en déplacement dans le bidonville de Kibera à Nairobi, la capitale du Kenya. Et d’ajouter que «Parce que Jubilee (le parti au pouvoir, ndlr) a ses policiers et soldats partout, ne quittez pas vos maisons demain. N’allez pas au travail demain ».
C’est la première fois que le candidat perdant de l’opposition prenait la parole, depuis l’annonce des résultats définitifs, vendredi dernier, par la Commission électorale du pays. Sa réaction était très attendue, surtout que les observateurs étrangers présents dans le pays, sont unanimes sur la crédibilité et la transparence du scrutin.
A l’annonce des résultats définitifs, des violences et affrontements entre manifestant de l’opposition et force de l’ordre, avaient éclatés dans les bidonvilles de Nairobi et l’ouest du pays, faisant plus d’une quinzaine de morts.
L’ONU, l’Union européenne et Londres, entre autres, qui font pression sur l’opposition kenyane pour se plier au verdict des urnes, l’ont appelée à canaliser la colère de ses partisans.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a ainsi demandé à M. Odinga, d’envoyer « un message clair à ses supporteurs, afin qu’ils s’abstiennent de recourir à la violence ». L’UE et Londres ont également appelé à la modération et enjoint l’opposition de faire valoir ses récriminations par les voies légales, une option qu’elle a pour le moment écartée après avoir saisi en vain, la Cour suprême en 2013.