L’ancien Premier ministre libyen, Ali Zeidan a été enlevé à Tripoli il y a huit jours, a annoncé sa famille ce lundi, déplorant le mutisme des autorités du pays sur ce rapt.
«Nous avons essayé d’empêcher le groupe de le prendre, mais ils étaient trop nombreux. Ce qui est clair pour nous, c’est que c’est le Conseil de la présidence qui est sous le contrôle de cette milice et pas l’inverse. Ils ont enlevé M. Zeidan, et selon nos sources, il se trouverait dans un immeuble abandonné. Nous n’avons eu aucune nouvelle de lui ces trois derniers jours et il est à la merci de cette milice», a déclaré Karam Khaled qui était en compagnie de Zeidan à son hôtel à Tripoli, au moment de son enlèvement.
Les raisons de ce rapt sont pour l’heure inconnues. Mais le procureur général libyen avait émis un mandat d’arrêt contre l’ex-premier ministre en 2014 pour malversations financières présumées. Zeidan avait quitté secrètement le pays cette année-là, peu de temps après avoir perdu un vote de confiance du parlement avant d’y retourner un peu plus tard.
Zeidan avait déjà été brièvement kidnappé par une milice en 2013 à Tripoli alors qu’il était encore Premier ministre. A cette époque, sa relation avec plusieurs groupes armés s’était détériorée, car il avait tenté de réduire leur influence dans la ville.
D’après sa fille Inas, qui s’est confiée à la presse depuis l’Allemagne, l’ex-chef du gouvernement libyen serait rentré dans son pays, «dans le but d’essayer de communiquer dans un dialogue démocratique, et d’essayer de travailler sur de nouveaux projet de développements». Sa santé serait préoccupante, et nécessiterait des soins permanents, selon sa fille, qui réclame sa libération.
Pour des raisons inconnues à ce jour, le personnel de l’hôtel où a été enlevé Zeidan ainsi que le bureau du Procureur général, se sont refusés à tout commentaire sur le sujet.