Le gouvernement burundais a réagi ce lundi à l’appel lancé par l’Organisation des Nations Unies (ONU) à la Cour pénale internationale (CPI), pour l’ouverture d’une enquête sur des crimes contre l’humanité dont seraient coupables les autorités du pays, dénonçant un complot occidental contre le Burundi.
«Ce ne sont pas des enquêteurs mais des mercenaires payés pour valider un narratif déjà en circulation dans certains rapports des occidentaux et ouvrir la voie à la CPI, cet instrument dans les mains de l’Occident pour asservir les États africains», a déclaré à la presse, Willy Nyamitwe, responsable de la communication présidentielle.
Dans un rapport publié ce lundi, des enquêteurs de l’ONU ont exhorté la Cour pénale internationale à enquêter de «toute urgence» sur les crimes contre l’humanité et autres atrocités commis par les autorités au Burundi.
« Ces actes ont été perpétrés dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre la population civile… et entrent dans le cadre d’une politique de l’Etat burundais », a dénoncé hier en conférence de presse, le président de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi, Fatsah Ouguergouz.
Sa commission pointe notamment du doigt, « des responsables au plus haut niveau de l’Etat burundais », dont le président Pierre Nkurunziza, «des membres du service national de renseignement, de la police et de l’armée ainsi que des Imbonerakure (milice pro-gouvernementale selon l’ONU, ndlr)».
Dans un tweet écrit dès la publication du rapport des enquêteurs de l’ONU, M. Nyamitwe a dénoncé des «conclusions politiquement motivées et commanditées par l’Union Européenne ».
Selon lui, le chef de l’Etat est nommément cité comme auteur de crime dans ce rapport, «parce c’est la personne clé dans la protection de la Nation. Parce qu’il dérange les intérêts obscurs des occidentaux. Et tout simplement parce que c’est lui qui a été visé depuis longtemps. Mais cela est et restera sans effet ».