Le président ivoirien, Alassane Ouattara a décidé de lâcher les commandes de son parti politique, le Rassemblement des Républicains (RDR), malgré l’insistance des cadres et militants du parti, lors de leur congrès qui s’est achevé ce dimanche à Abidjan.
Le président Ouattara a proposé au congrès, Henriette Diabaté, une des figures du mouvement, pour prendre le relais à la tête du RDR. Elle a été ensuite désignée présidente du RDR par acclamations. M. Ouattara a toutefois été fait président d’honneur du parti.
Dans un discours fleuve de clôture de près de deux heures, le président Ouattara a insisté sur l’alliance avec le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédie au sein de la coalition RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la paix), notamment en vue de la présidentielle 2020. Il a notamment assuré vouloir aboutir à un «parti unifié» dans de brefs délais.
Cette volonté politique du chef de l’Etat ivoirien, qui entend préparer sa succession, n’a pas abouti ces deux dernières années, en raison de réticences au sein de son propre parti, comme au sein du PDCI, de nombreux courants estimant qu’il faut un candidat par parti à la présidentielle.
La création du parti unifié a notamment pour objectif de couper l’herbe sous le pied au président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ex-chef de la rébellion, Guillaume Soro, membre du RDR, selon certains observateurs. Ce dernier n’a d’ailleurs pas été associé à la préparation du congrès des 9 et 10 septembre, et n’était pas présent pendant les deux jours de travaux.
Homme-clé de la vie politique ivoirienne et probable candidat à la succession de M. Ouattara, Soro n’a pas encore déclaré ses intentions, mais ses relations avec le clan présidentiel alimentent tous les fantasmes et rumeurs depuis des mois.