Le Parlement européen a dénoncé ce jeudi, la politique du président gabonais Ali Bongo, l’appelant à cesser de «harceler, intimider et persécuter» ses opposants, jugeant au passage, «inacceptable» que l’opposant Jean Ping ait été récemment empêché temporairement de quitter le pays.
Dans une résolution adoptée à Strasbourg en France, les élus européens appellent Libreville à «libérer immédiatement toutes les personnes encore détenues illégalement». Ils condamnent «fermement les menaces permanentes, les agressions, le recours à la force ainsi que les restrictions sévères et les intimidations à l’encontre des opposants, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes au Gabon».
En décembre dernier, une Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne avait conclu que le scrutin présidentiel d’août 2016, remporté par le président sortant Ali Bongo, avait été entaché « d’anomalies », lesquelles avaient « mis en question » son résultat final.
De ce fait, les États membres et la Commission européenne devraient «réexaminer leurs politiques à l’égard du Gabon et envisager des sanctions ciblées à l’encontre des responsables de la fraude électorale et des actes de violence qui en ont découlé », estiment les eurodéputés.
Les conclusions de la mission européenne d’observation du scrutin « étaient très claires », a rappelé de son côté, devant le Parlement, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. « Nous ne pouvons pas simplement tourner la page ou permettre à d’autres de la tourner. C’est pourquoi les relations entre l’UE et le Gabon ont été réexaminées», a-t-elle ajouté.
Le président gabonais, «pas plus que d’autres, ne peut se soustraire au verdict des habitants pour se maintenir à tout prix au pouvoir et orienter à son profit exclusif les richesses du pays», a souligné de son côté l’eurodéputé socialiste français, Jean-Paul Denanot.