La détention du député et maire de Dakar, Khalifa Sall a provoqué hier jeudi, lors de l’installation de la nouvelle Assemblée Nationale, de vives protestations de la part des députés de l’opposition, qui dénoncent une détention arbitraire, visant à empêcher l’intéressé à siéger au parlement, malgré son élection aux législatives du 30 juillet dernier.
En prison depuis le 7 mars pour « détournement de fonds publics», Khalifa n’a pas été relaxé «malgré son immunité parlementaire » pour assister à la séance inaugurale de la nouvelle Assemblée, a dénoncé à la tribune de l’hémicycle, le député de sa coalition, Cheikh Bamba Dièye. Il s’agit d’une «violation flagrante de ses droits», a ajouté Dièye sous les huées de députés de la majorité.
Opposant au président Macky Sall, dont il devrait être l’un des concurrents à la présidentielle de 2019, Khalifa Sall est accusé de «détournement de fonds publics». Il est interpelé au sujet des dépenses «non justifiées» de plus de 2,7 millions d’euros prélevés pendant plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de sa mairie, ce qu’il nie.
Dans une lettre ouverte publiée hier, les avocats de Khalifa Sall estiment également qu’il est «couvert par l’immunité parlementaire» et que sa détention le prive «de la possibilité d’exercer son mandat que le peuple souverain lui a donné».
Ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du Parti socialiste (PS), membre de la coalition au pouvoir, et de la majorité présidentielle, qu’il a critiquée depuis plusieurs années.
Autre opposant de marque absent jeudi, l’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), 91 ans, qui avait annoncé la semaine dernière qu’il renonçait à exercer son mandat de député.
Le président de l’Assemblée nationale sortant, Moustapha Niasse, a été reconduit sans grande surprise, dans ses fonctions pour un nouveau mandat de cinq ans.