La Cour suprême du Kenya a présenté mercredi, les raisons de l’invalidation de l’élection présidentielle du 8 août dernier, attribuant l’entière responsabilité à la commission électorale (IEBC).
La Cour suprême reproche notamment à la commission électorale, d’avoir proclamé la victoire d’Uhuru Kenyatta avec 54,27% des voix, sur la foi de procès-verbaux émanant des circonscriptions électorales dont l’authenticité était pour certains « douteuse », sans avoir vérifié l’ensemble des procès-verbaux des bureaux de vote.
Dans la lecture du jugement complet de la haute juridiction, sa vice-présidente, Philomena Mwilu, a décrit des « révélations perturbantes, voire saisissantes » sur la manière dont la Commission électorale a mené les élections.
La Cour a également reproché à l’IEBC d’avoir ignoré son ordre réclamant l’accès à ses serveurs pour vérifier des accusations de piratage, affectant la transmission des résultats, formulées dans la plainte de l’opposition. Une attitude qui, selon la Cour, donne du crédit aux réserves émises par l’opposant Raila Ondinga, sur la fiabilité de son système informatique.
Selon le juge Mwilu, l’ordonnance de son institution était « une opportunité en or » pour l’IEBC de présenter, devant la Cour, des preuves pour discréditer les affirmations du plaignant, l’opposant Raila Odinga. Si l’IEBC n’avait rien à cacher, elle aurait volontiers fourni l’accès à ses serveurs informatiques et à l’historique de ses opérations, a-t-elle ajouté.
Après l’invalidation du scrutin présidentiel, la Commission électorale a fixé au 17 octobre la date de la nouvelle présidentielle, mais de nombreux doutes existent encore sur sa capacité à organiser ce scrutin dans un délai aussi court, notamment au vu de nombreux désaccords entre les différents acteurs sur les conditions de cette nouvelle bataille dans les urnes.