L’opposante rwandaise Diane Rwigara, sa mère et sa sœur étaient en garde à vue et interrogées, lundi, après leur arrestation samedi dernier, selon des sources policières.
L’opposante et sa famille sont accusées d’« infraction à la sécurité de l’Etat » rwandais. Selon un communiqué du porte-parole de la police rwandaise Theos Badege, l’enquête en cours a permis de découvrir des « preuves crédibles» de la culpabilité du trio.
Mme Rwigara, sa mère et sa sœur avaient déjà été interpellées début septembre avant d’être relâchées, après une semaine d’interrogatoire selon sa famille. Elles étaient alors entendues pour des faits présumés d’évasion fiscale, tandis que Diane Rwigara était également soupçonnée de contrefaçon de documents dans le cadre de sa tentative de candidature à la présidentielle du mois d’août. Sa candidature qui a été rejetée, avait été ébranlée par un scandale de photos, où l’opposante posait nue. Ces images avaient fait le tour des réseaux sociaux.
Dans une interview à la veille de son arrestation, Diane Rwigara avait dénoncé le caractère politique, selon elle, de ses ennuis judiciaires, ajoutant que la police lui avait confisqué ses papiers d’identité, ordinateurs et autres téléphones. L’opposante s’est dite « punie » pour s’être levée contre l’oppression et pour avoir dit ce qu’elle pensait de la gestion du pays.
Diane Rwigara est la fille d’Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait fait fortune dans l’industrie et l’immobilier. Dans les années 1990, il avait largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de l’actuel président Paul Kagame, avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant fin au génocide.