Après trois séries de manifestations populaires sans obtenir gain de cause, malgré la réponse massive de la population, l’opposition au Togo s’en remet encore une fois à la rue pour continuer ses réclamations de réformes constitutionnelles et institutionnelles.
Dans un communiqué publié le week-end, la coalition des 14 partis de l’opposition appelle à nouveau le peuple à 48 heures de mobilisation populaire, les 4 et 5 octobre 2017, dans la capitale Lomé, et dans les principales villes du pays.
La manifestation du mercredi 4 octobre sera un «ultime avertissement» et celle du lendemain, une «marche de la colère», annoncent les organisateurs dans leur communiqué.
Ces derniers réclament notamment le «retour à la Constitution de 1992», qui prévoyait un maximum de deux mandats présidentiels, mais a été modifiée à plusieurs reprises depuis lors.
Dans les rues, les détracteurs du président togolais, Faure Gnassingbé, entendent également dénoncer «les répressions sauvages» des manifestations d’août et septembre 2017, qui ont fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés dans le nord du pays, région considérée jusqu’à récemment comme acquise au pouvoir.
Le 05 septembre dernier, le gouvernement avait tenté un geste d’apaisement, en soumettant au vote du Parlement un projet de réforme constitutionnelle prévoyant notamment la limitation à deux des mandats présidentiels.
Mais l’opposition a boycotté le vote du texte, dénonçant un texte allant à l’encontre de ses revendications, et non-rétroactif, ce qui permettrait au président Faure Gnassingbé de briguer à nouveau deux mandats à partir de 2020.
Plusieurs voix se sont élevées ces dernières semaines dans la communauté internationale et tout singulièrement dans la CEDEAO (Afrique de l’ouest) pour appeler au dialogue. Une option à laquelle l’opposition dit ne pas être totalement fermée, à condition que les sujets de discussions soient bien définis, et prennent en compte leurs exigences.