Au Tchad, le président Idriss Deby Itno a limogé de hauts responsables politiques et militaires dans la région nord du pays, dont le renvoi, annoncé mercredi, a été justifié par le « laxisme » et le « laisser-aller » dans l’exercice de leurs fonctions.
Le chef de l’Etat était en visite dans cette région du pays depuis lundi, notamment à Faya-Largeau (780 km au nord de la capitale), où il a remplacé le gouverneur, le préfet et le commandant d’une zone militaire de la région de Borkou.
Ce remaniement intervient au moment où les inquiétudes d’ordre sécuritaire grandissent dans cette région du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET), et où plane le spectre d’une rébellion aux confins des frontières Tchad-Libye.
Mi-août, des éléments de l’armée tchadienne avaient été attaqués à quelques kilomètres de la frontière libyenne par des assaillants non-identifiés, subissant plusieurs pertes.
Depuis plusieurs mois, le dispositif sécuritaire a été renforcé dans les régions de l’extrême-nord (frontalier de la Libye), et de l’est du Tchad, à la frontière du Soudan, où se trouvent des rebelles tchadiens.
Plaque tournante des rébellions au nord du Tchad, la région du Borkou est devenue le lieu de tous les trafics, surtout avec le désordre qui règne en Libye. Elle abrite également depuis plus de vingt ans, une base avancée de l’armée française, aujourd’hui rattachée à l’opération militaire Barkhane.