Au Togo, le siège du Parti National Panafricain (PNP) de l’opposant Tikpi Atchadam, situé à Agoè, en banlieue nord de la capitale togolaise, Lomé, a été incendié dans la nuit de lundi à mardi, suite au mouvement spontané qui a éclaté à Sokodé, à 330 km au nord, après l’arrestation d’un imam proche de l’opposant.
Selon les témoins, la forfaiture a été commise par des « hommes en treillis », arrivés dans des «véhicules non immatriculés». Ils s’en sont pris aux personnes résidant au siège, avant d’y mettre le feu, raconte une des victimes, interrogée depuis l’hôpital, par une radio locale.
De violentes manifestations ont en effet éclaté dans la nuit de ce lundi à Sokodé, après l’arrestation de l’imam Alpha Hassan à son domicile par les forces de l’ordre, pendant que la ville était plongée dans le noir, pour cause délestage.
Il est reproché au religieux, selon le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame, une «récidive d’appel à la violence», lors de ces prédications. La goutte qui a fait déborder le vase, a été, selon le ministre Damehane, le prêche de l’imam du 13 octobre dernier, dans lequel il appelait «à tuer les militaires».
Cette arrestation a été suivie d’un mouvement de protestation spontané dans la ville de Sokodé. Des jeunes, réclamant la libération de l’imam, ont posé des barricades sur la nationale N1, et brûlé des pneus sur la voie publique. Des bâtiments publics, notamment la Poste et le siège de Togo Télécom dans la ville, ont été saccagés. Des domiciles privés de certains cadres du parti au pouvoir ont été également pris pour cibles.
Le mouvement a rapidement gagné la capitale Lomé, notamment sa banlieue nord, Agoè, où réside une forte communauté native de Sokodé. Plusieurs autres villes du pays ont été touchées par la vague de contestation.
La répression a été assez violente dans ces localités. Aucun bilan officiel n’est pour l’heure établi, mais des témoignages évoquent deux morts par balle, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants.