Le ministre des Affaires Etrangères algérien, Abdelkader Messahel, a déclaré vendredi que « les banques marocaines blanchissaient l’argent du haschich en Afrique », une sortie polémique qui illustre l’animosité grandissante de l’Algérie vis à vis de son voisin de l’Ouest, surtout depuis le retour du Maroc dans l’Union africaine en janvier 2017.
En réponse à ces accusations « sans fondements », le Maroc a rappelé son ambassadeur en Algérie et convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie à Rabat pour dénoncer des déclarations « gravissimes » du ministre algérien.
Abdelkader Messahel intervenait vendredi, dans le cadre de l’université d’été du Forum des chefs d’entreprises d’Alger. Face à l’auditoire qui s’interrogeait pourquoi le Maroc marquait des points en Afrique alors que l’Algérie ne cessait de reculer, le ministre algérien, acculé, n’a pas trouvé mieux que de marteler « on n’est pas le Maroc, on est l’Algérie. On a un potentiel, on a de l’avenir. Nous sommes un pays stable ».
Des déclarations qui, au lieu de rassurer, ont tout simplement jeté la stupéfaction parmi l’assistance. Dans le contexte de crise économique sans précédent que vit l’Algérie, touchée de plein fouet par la chute des revenus du pétrole, Messahel avait besoin davantage d’argument pour convaincre son auditoire.
Son objectif était d’inciter les entrepreneurs algériens à prospecter le marché africain pour rivaliser avec les entreprises marocaines, mais le message a fait long feu, les chefs d’entreprises algériens connaissant trop bien le degré de corruption qui gangrène le régime d’Alger.
Le GPBM, Le Groupement professionnel des Banque du Maroc, a réagi en affirmant que ces déclarations témoignaient « de l’ignorance totale et flagrante des règles de gouvernance et d’éthique qui régissent les activités des banques marocaines dans le monde et bien entendu sur le continent africain ».
Dans un communiqué, le GPBM affirma que « le secteur bancaire marocain est cité comme référence dans la région MENA et en Afrique par sa solidité, ses performances et son respect des règles prudentielles les plus avancées particulièrement les normes Bâle II et III, IFRS… ».