Au Zimbabwe, le régime de Robert Mugabe frôle la crise, avec notamment des remaniements politiques qui frustrent plus d’un. Ce lundi, c’est le chef de l’armée du pays qui est monté au créneau, pour dénoncer et réclamer la fin de ce qu’il qualifie de «purge» au sein du parti présidentiel Zanu-PF.
Pour le général Constantino Chiwenga, les remaniements actuels constituent, sans ambiguïté, une «purge» qui vise «clairement» des membres du Zanu-PF qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance.
Au cours de la conférence de presse à laquelle ont assisté une centaine de hauts officiers de l’armée, le général Chiwenga a notamment fait allusion à la récente éviction du vice-président du pays, Emmerson Mnangagwa.
Longtemps pressenti comme un possible dauphin du président Robert Mugabe dont il était un de ses anciens fidèles proches collaborateurs, Mnangagwa, a été démis de ses fonctions la semaine dernière, après un bras de fer avec la première dame, Grace Mugabe, qui se retrouve désormais en position idéale pour succéder à son époux âgé de 93 ans.
Le chef de l’armée a rappelé à « ceux derrière ces dangereuses manigances », que lorsqu’il s’agit de protéger la révolution, l’armée « n’hésitera à intervenir ».
Cette déclaration particulièrement forte et rare du chef de l’armée intervient alors qu’Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a fui le Zimbabwe pour se réfugier en Afrique du Sud, selon ses proches. Il a reçu le soutien des anciens combattants de la guerre d’indépendance au Zimbabwe et entretient des liens étroits avec les militaires.