Le chef des anciens combattants de la guerre d’indépendance du Zimbabwe, Chris Mutsvangwa a immédiatement riposté au discours prononcé par le président Robert Mugabe ce dimanche, en appelant la population à descendre dans la rue dès ce 22 novembre, pour exiger le départ du président nonagénaire.
Alors que beaucoup s’attendaient à sa démission, Robert Mugabe a créé la surprise ce dimanche, en évinçant le sujet, dans un discours retransmis en direct à la télévision nationale.
Nonobstant tous les appels pour sa reddition, le président du Zimbabwe, au pouvoir depuis 1980, a implicitement indiqué ne pas céder au coup de force de l’armée, et annoncé pour décembre prochain, la tenue du congrès extraordinaire de son parti-Etat, le Zanu-PF. Un congrès qu’il présidera, selon lui, malgré la décision du parti de lui retirer la présidence.
Pour Chris Mutsvangwa, ce discours péniblement prononcé par le chef de l’Etat, était « totalement déconnecté de la réalité ». Et d’annoncer être prêt à soutenir toute procédure de destitution de M. Mugabe.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient déjà envahi samedi, les rues de la capitale Harare et de la deuxième ville du Zimbabwe, Bulawayo (sud-ouest), aux cris de «Bye bye Robert» ou «Adieu grand-père».
Les militaires ont pris le contrôle du pays dans la nuit de mardi à mercredi dernier, pour protester contre la décision du président de limoger son vice, Emmerson Mnangagwa. Casus belli pour eux, son éviction faisait de la Première dame Grace Mugabe, l’unique candidate favorite de la course à la succession de son mari, Robert Mugabe à la santé déclinante.