L’opposition en Sierra Leone, a salué lundi, le récent limogeage du chef de la police nationale, qu’elle accusait de partialité et de non-professionnalisme dans sa gestion des «affaires politiques» du pays.
L’ancien inspecteur général de la police, Francis Munu est accusé par l’opposition, d’avoir notamment donné l’ordre en novembre dernier, à la police de tirer des grenades lacrymogènes sur le siège du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) de Prince Alex Harding.
Plusieurs personnes ont été blessées dans cette intervention et de nombreux militants arrêtés, dont le porte-parole du parti, Lahai Lawrence Leema.
Fin novembre, le chef de la police a été muté à un poste diplomatique au Liberia voisin et remplacé par son adjoint, Richard Moigbe, sur décision du président sierra-léonais, Ernest Bai Koroma, qui n’a pas commenté sa décision.
Le remplacement du chef de la police intervient alors que la tension monte à l’approche de l’élection présidentielle de mars 2018, qui verra M. Koroma quitter ses fonctions après deux mandats.
Dans le pays, la Police est considérée comme l’institution la plus corrompue, d’après des données recueillies par une ONG britannique auprès de Sierra Léonais. Elle est également accusée de faire un usage excessif de la force.
La Commission nationale des droits de l’Homme a notamment révélé dans son dernier rapport, que les forces de l’ordre avaient effectué des tirs à balles réelles lors de manifestations en août 2016, tuant deux personnes et en blessant plusieurs autres.