La Russie pourrait bientôt fournir des armes à la Centrafrique, afin d’aider son armée à se renforcer, malgré l’embargo international sur les armes toujours en vigueur contre ce pays d’Afrique centrale.
L’information a été révélée par des sources diplomatiques, qui indiquent que le pays de Vladimir Poutine a introduit une demande dans ce sens au Conseil de sécurité de l’ONU, afin d’obtenir une exemption à l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique.
La demande russe apparaît logique, dans la mesure où l’ONU a elle-même souvent exprimé sa volonté de voir se renforcer une armée centrafricaine faible, dépourvue de formation et d’équipements pour combattre les sources de violence et de rébellion dans le pays.
Au Conseil de sécurité de l’ONU, la décision sur la demande de la Russie a été mise sous «procédure de silence» jusqu’à ce 13 décembre à 20H00 GMT, confient des diplomates. Elle sera donc considérée comme adoptée par le Conseil, si aucun de ses membres ne rompt le silence. Si cela se confirme, une première livraison pourrait alors intervenir dès lundi prochain, avec deux autres prévues les 1er février et 1er avril 2018, selon Moscou. Deux bataillons de 1.300 hommes au total seraient ainsi équipés, avec notamment 900 pistolets Makarov, 5.200 fusils d’assaut AKM, 140 armes de précision, 840 fusils mitrailleurs Kalachnikov, 270 lance-roquettes RPGs et 20 armes anti-aériennes. Les livraisons comprendraient aussi des munitions. La Centrafrique est embourbée dans un conflit depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé, par une coalition pro-musulmane (l’ex-Séléka). Ces conflits ont fait plus de 600.000 déplacées. Environ 2,4 millions de Centrafricains, soit la moitié de la population, sont dépendants d’une aide internationale.