Le verrou de la limite d’âge qui empêchait le président ougandais, Yoweri Museveni, de briguer un nouveau mandat, a été levé ce mercredi, avec l’adoption à une large majorité du parlement du pays, de l’amendement constitutionnel.
Le très controversé texte, qui proposait de supprimer la limite d’âge parmi les critères exigés pour toute candidature à la présidentielle, a été adopté avec 315 voix contre 62, et deux abstentions, à l’issue de trois jours de débats chaotiques.
Avec cette adoption, le président Yoweri Museveni, âgé de 73 ans, a la voie libre pour briguer un sixième mandat en 2021, après une trentaine d’années déjà au pouvoir.
Il y a douze ans, la Constitution angolaise avait été modifiée pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels, permettant ainsi à M. Museveni d’accéder à ses troisième, quatrième et cinquième mandats. M. Museveni avait alors soutenu que le Parlement était indépendant et qu’il respecterait la volonté du peuple. Le même argument a encore été utilisé, pour justifier le nouveau tripatouillage de la constitution ougandaise.
Le projet de loi adopté ce mercredi réintroduit la limite à deux, des mandats présidentiels. Mais la mesure n’entrera en vigueur qu’après la prochaine élection, ce qui offre la possibilité au président actuel de prétendre à un septième et huitième mandats, en cas de victoire en 2021.
Le nouveau texte rallonge de deux ans, le mandat des députés, qui passe de cinq à sept années. Du coup, les prochaines législatives dans le pays sont repoussées à 2023. Pour l’opposition, il s’agit d’un énième coup de force du régime Museveni, et une nouvelle entorse grave à la démocratie en Ouganda.