L’amnistie présidentielle promise en début d’année pour des prisonniers politiques en Ethiopie, a commencé ce 17 janvier, avec la libération d’une première vague de 115 personnes, dont un haut dirigeant d’un parti politique de l’opposition.
Le gouvernement éthiopien avait précisé en début de semaine, qu’ils seraient au total 528 détenus, pour la plupart accusés d’implication dans des violences ethniques à la frontière entre les régions oromo et somali (sud), à être libérés et que les charges à leur encontre seraient abandonnées.
Parmi les prisonniers libérés hier, figure Merera Gudina, l’un des principaux dirigeants de l’opposition éthiopienne et président du Congrès fédéraliste Oromo (OFC), emprisonné depuis 2016. Il est le premier opposant de haut rang à être relâché dans le cadre de cette amnistie.
La libération de Merera figurait parmi les principales exigences des protestataires oromo, la principale ethnie du pays, qui avaient lancé en 2015, une vague de manifestations anti-gouvernementales sans précédent depuis 25 ans.
Ces manifestations, qui s’étaient ensuite étendues à la région amhara (nord), avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, faisant au moins 940 morts selon la Commission éthiopienne des droits de l’Homme, liée au gouvernement.
Amnesty International a salué dans un communiqué, la libération des prisonniers et appelé le gouvernement éthiopien à « faire plus », en relâchant les autres « prisonniers de conscience ».
Ces derniers, estime Netsanet Belay, directeur Afrique d’Amnesty, continuent de languir en prison, accusés ou poursuivis pour avoir exercé légitimement leur liberté d’expression ou simplement pour avoir défendu les droits de l’Homme.