L’Etat de santé de Morgan Tsvangirai, figure de proue de l’opposition zimbabwéenne et leader du Movement for Democratic Change (MDC), se serait considérablement dégradé en début de semaine, selon sa famille et son parti, qui ne cachent pas leur inquiétude.
A 65 ans, l’opposant historique au Zimbabwe avait disparu de la scène politique depuis un moment déjà, à cause d’un cancer du côlon, qu’il a lui-même révélé en 2016. Après plusieurs traitements en Afrique du Sud, il était revenu au pays, mais n’a pas fait d’apparition publique.
Début janvier, il est de nouveau retourné à Johannesburg pour un traitement, alors que son état de santé continuait à se détériorer. Selon des membres de son parti, « la situation ne semble pas bonne», et l’on « devrait se préparer au pire ».
La maladie de Morgan Tsvangirai divise au sein même de son parti, où certains officiels n’hésitent pas à se proposer déjà comme ses éventuels successeurs. Morgan Tsvangirai promettait lui d’ingurgiter du sang neuf dans les rangs du parti, demandant ainsi à la vieille génération de faire de la place aux plus jeunes.
En outre, l’absence de Morgan Tsvangirai permettrait à l’actuel président, Emmerson Mnangagwa, d’avancer sans véritable opposition vers la prochaine élection présidentielle, prévue dans six mois.
Emmerson Mnangagwa arrivé au pouvoir après un coup de force de l’armée contre Robert Mugabe, a été l’ancien leader de la guérilla du Zimbabwe qui a arraché son indépendance à la grande Bretagne en 1980.