La majorité présidentielle au Mozambique et ses deux principaux opposants se sont mis d’accord cette semaine, pour réviser la constitution du pays afin notamment d’y introduire des mesures de décentralisation du pouvoir.
Le projet de révision constitutionnelle annoncé le mois dernier par le Chef de l’Etat, Filipe Nyusi, prévoit notamment que les gouverneurs des dix provinces du pays, jusque-là nommés par le seul gouvernement de Maputo, le soient désormais sur proposition du parti politique qui a remporté les élections locales.
Cette mesure de décentralisation constituait l’une des principales revendications de l’ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (la RENAMO), avec qui le gouvernement a engagé des discussions de paix.
Ladite rébellion avait repris les armes dans le centre du pays en 2013, pour contester la mainmise sur le pays du FRELIMO, le parti qui tient les rênes du pouvoir depuis l’indépendance de 1975. Fin 2016, le chef de la RENAMO, Alfonso Dhlakama, a proclamé un cessez-le-feu pour faire avancer des négociations avec le pouvoir.
Cette trêve est depuis, largement respectée, mais aucun accord formel n’a encore été signé entre les deux parties. La Renamo réclame en outre l’intégration de ses militants armés dans les forces armées et la police, un point qui fait toujours l’objet de discussions entre les deux parties.
L’accord signé mardi entre le pouvoir, la RENAMO et un autre parti d’opposition, le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), constitue une première avancée, vers une véritable paix dans ce pays du sud-est de l’Afrique.