La principale plateforme de l’opposition au Tchad a qualifié de «grossières, ridicules et fantaisistes», les résolutions du récent Forum national sur la révision constitutionnelle, et indiqué qu’elle ne les acceptait pas.
Sur proposition du président Idriss Deby Itno, un forum national inclusif sur les réformes institutionnelles a rassemblé du 19 au 27 mars dernier, les forces politiques, religieuses et sociales du pays, pour discuter d’amendements à apporter à la constitution du pays en vigueur depuis 1996, et ouvrir la voie à une quatrième république.
Boycotté par la principale plateforme d’opposition, ce forum se propose de supprimer plusieurs institutions du pays, dont la Primature, au profit d’un système présidentiel renforcé. D’autres institutions devraient subir le même sort, notamment la Médiature de la République et le Collège de Contrôle et de Surveillance des Revenus Pétroliers. La Haute cour de justice, la Cour des comptes et le Conseil constitutionnel qui deviendront des chambres de la Cour suprême sont aussi visés.
Selon la trentaine de formations politiques qui forment le Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (FONAC), principale plateforme d’opposition du Tchad, le pays traverse des « crises gravissimes », dont la résolution est «mille fois plus urgente et importante» que la tenue de ce forum qui n’était qu’une «fuite en avant» et dont la finalité n’est que de pérenniser le pouvoir d’Idriss Deby.
Le Fonac estime que ce forum national a été transformé en « simple conférence des militants et sympathisants du MPS », le parti d’Idriss Deby, et a réitéré son appel à la tenue d’un « vrai dialogue inclusif ».
Le Tchad, dirigé depuis 1990 par Idriss Deby, sort de deux mois de grève de la fonction publique. Les tentatives de manifestations sont dispersées sans ménagement par les forces de l’ordre.Une fois adoptée, la nouvelle constitution permettra au président Deby de briguer un sixième mandat consécutif, et pourrait, s’il le désir, demeurer au pouvoir jusqu’à 2033.