Les rues dans la capitale togolaise, Lomé, sont calmes ce jeudi 12 avril, deuxième jour des manifestations de rue organisées à l’appel de la coalition de 14 partis d’opposition togolaise, pour dénoncer leur ras-le-bol du dilatoire entretenu par le pouvoir de Faure Gnassingbé dans le cadre du dialogue politique engagé depuis le 19 février.
Les manifestations de l’opposition, interdites par le gouvernement, ont été étouffées au premier jour hier mercredi. Les premiers arrivants aux divers points de rassemblement ont été dispersés par les forces de l’ordre, à coup de gaz lacrymogènes. Des courses-poursuite et des bastonnades ont été signalées dans plusieurs localités du pays.
Les leaders de la coalition d’opposition ont même été pris à partie par la force de répression à leur passage aux différents points de rassemblement, et la voiture du chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, a même subi des dommages via des projectiles.
Au cours d’une conférence de presse tenue mercredi après-midi, les leaders de la coalition d’opposition ont dénoncé la violente répression de cette manifestation qui est pourtant garantie par la Constitution du pays. Ils ont aussi exhorté les populations à ne pas céder à «l’intimidation», et à braver, encore plus nombreux l’interdiction pour se faire entendre.
L’opposition togolaise est engagée dans un dialogue avec la majorité présidentielle depuis février dernier, sous la facilitation du président ghanéen, Nana Akufo-Addo. Ces pourparlers sont à l’arrêt pour la seconde fois depuis le 23 mars, faute d’accord sur les réformes constitutionnelles et leurs implications.