Le président du Soudan, Omar el-Béchir a limogé ce jeudi, son ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour, qui s’était plaint des difficultés financières des diplomates soudanais en poste à l’étranger.
Devant le parlement du pays mercredi, le chef de la diplomatie soudanaise avait déclaré que le manque de liquidités empêchait depuis des mois, le versement des salaires à des diplomates soudanais accrédités à l’étranger, en plus du grand retard dans le paiement des loyers de ces missions diplomatiques. Face à ces difficultés, certains diplomates avaient souhaité rentrer auprès de leur famille dans leur pays, selon Ghandour.
Les salaires des diplomates et les loyers des missions diplomatiques représentaient quelque 30 millions de dollars par an, alors que le budget du ministère des affaires étrangères s’élève à près de 69 millions de dollars, confie le ministre. Même la Banque Centrale du pays n’a pu aider à décanter la situation, s’est-il plaint.
Le décret présidentiel actant son limogeage, ne fournit aucune explication sur la décision du président el-Béchir.
Le Soudan a été frappé par une forte pénurie de devises étrangères qui a vu sa monnaie, la Livre, plonger face au dollar, après sa dévaluation à deux reprises depuis janvier.
Les espoirs d’une reprise économique étaient grands après la décision des Etats-Unis de lever leur embargo commercial contre le Soudan le 12 octobre. Mais des responsables estiment que la situation n’a pas changé et que les banques étrangères restent frileuses vis-à-vis du Soudan, à l’instar des investisseurs étrangers.
Outre les sanctions, l’économie soudanaise a subi un coup dur avec la sécession du Soudan du Sud, en 2011, qui l’a amputée de la plus grande partie de ses revenus pétroliers.