Après avoir été reportées à quatre reprises depuis 2015, les premières élections municipales poste-révolution se sont tenues ce dimanche en Tunisie, sans incident majeur.
Ces premières municipales libres ont été marquées par une forte abstention, le taux de participations n’ayant atteint que 33,7% au niveau national, et seulement 26% à Tunis, selon l’instance en charge des élections, l’Isie.
Le plus important, «c’est que les élections municipales ont eu lieu, c’est un moment historique pour la Tunisie», a déclaré Mohamed Tlili Mansri, président de l’Isie. Pour l’abstention, «nous ferons mieux la prochaine fois», a-t-il ajouté.
Pour l’analyste politique Youssef Cherif, le haut taux d’abstention lors de ce vote jugé crucial pour enraciner la démocratie en Tunisie, pays rescapé du Printemps arabe, signifie que «les partis sont faibles», car ces dernières années, ils se sont livrés à des combines entre politiciens sans programme d’envergure, «et cela n’intéresse pas les citoyens».
Les 5,3 millions d’électeurs tunisiens inscrits ont voté pour les conseillers des 350 municipalités, parmi 57.000 candidats. Ces conseillers devront ensuite élire les maires d’ici la mi-juin.
Un institut de sondage a donné le parti islamiste Ennahda légèrement en tête (25%) talonné par le parti présidentiel Nidaa Tounès (22%), loin devant les autres formations. Mais l’Isie, qui ne donnera ses résultats que dans les jours à venir, ne confirme pas ces chiffres.