Les ONG internationales, Human Rights Watch (HRW) et TRIAL International ont accusé ce mercredi, l’ex-président gambien, Yahya Jammeh, d’avoir cautionné l’exécution sommaire de plus d’une cinquantaine de migrants originaires d’Afrique de l’Ouest.
Les meurtres, qui remontent à juillet 2005, ont été commis par les «Junglers», une unité officieuse de soldats choisis au sein de la garde nationale et contrôlée par Yahya Jammeh, contre 44 Ghanéens et plusieurs Nigérians, Sénégalais et Togolais, arrêtés sur une plage de la Gambie alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe, rapportent les ONG.
Ils étaient alors soupçonnés d’être des mercenaires venus renverser le président Jammeh, selon un communiqué de HRW et TRIAL, qui s’appuient sur des entretiens menés depuis deux ans avec une trentaine d’anciens responsables de la sécurité gambienne.
Un rapport conjoint de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’ONU jamais rendu public, avait conclu à l’époque que le gouvernement gambien n’était pas «impliqué directement ou indirectement» dans les assassinats et les disparitions, perpétrés par des «éléments incontrôlés» au sein des services de sécurité gambiens «agissant pour leur propre compte».
Mais HRW et TRIAL sont aujourd’hui convaincues que ces migrants ouest-africains n’ont pas été assassinés par des éléments incontrôlés, mais par «un escadron de la mort qui recevait ses ordres directement du président Jammeh », et réclament l’ouverture d’une enquête par les nouvelle autorités gambiennes, afin de faire la lumière sur les circonstances de ces «meurtres» et rendre justice aux victimes.