En Algérie, des voix influentes se sont élevées ce week-end, pour inviter le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika à ne pas se représenter à l’élection présidentielle prévue en 2019, pour briguer un cinquième mandat à la tête de ce pays qu’il dirige depuis 1999.
Cet appel émane de 14 figures politiques et intellectuelles algériennes qui, à travers une lettre au président Bouteflika, l’on invité à prendre une décision qui «puisse ouvrir une ère nouvelle pour le pays, où l’intérêt général sera mis au-dessus de l’intérêt des hommes».
Parmi les signataires de la missive, figurent notamment Ahmed Benbitour, ancien chef du Gouvernement actuellement dans l’opposition, Soufiane Djilali, président du jeune parti d’opposition Jil Jadid (Nouvelle génération) et Amira Bouraoui, militante à l’origine du mouvement Barakat (Ça suffit!) qui s’est imposé sur la scène politique en 2014 en incarnant l’opposition à un 4e mandat du président Bouteflika. L’écrivain Yasmina Khadra, l’universitaire Fatiha Benabbou et le sociologue Nacer Djabi ont également paraphé le document.
Pour ces personnes, les résultats de la politique menée par le président Bouteflika «sont loin de répondre aux attentes légitimes des Algériens», et son long règne sur le pays a fini par créer un régime politique «qui ne peut répondre aux normes modernes de l’Etat de droit».
Ils pointent également du doigt l’âge avancé du prédisent Bouteflika (81 ans) et sa son «dramatique» état de santé, qui le «condamnent» à ne plus s’occuper de charges de l’Etat «bien trop lourdes». «Un autre mandat serait un calvaire pour vous et pour le pays», souligne la lettre.
Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013 qui a affecté sa motricité et son élocution, Abdelaziz Bouteflika apparait depuis, très rarement en public. Sa dernière apparition remonte au 15 mai dernier; il était encore dans un fauteuil roulant.