«Panique» dans l’opinion togolaise ce début de semaine, où une rumeur avait enflammé la toile, annonçant un plaidoyer engagé par l’exécutif togolais, pour une prorogation du président Faure Gnassingbé à la tête de la CEDEAO, alors qu’il doit passer la main à son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, à la fin de son mandat en juillet 2018.
Et la rumeur ne manquait pas d’argument. Quand on remonte un peu l’histoire, on s’aperçoit que d’autres chefs d’Etat avaient déjà fait plus d’un mandat à la tête de la CEDEAO. Au-delà de cette jurisprudence, la santé du successeur de Faure Gnassingbé pose problème. Depuis son arrivée au pouvoir, Muhammadu Buhari est confronté à de sérieux problèmes de santé l’obligeant souvent à passer des mois entiers loin du Nigeria.
L’idée d’avoir un président à la santé fragile à la tête d’une organisation sous-régionale confrontée à d’énormes défis, pourrait décourager les Chefs d’Etat de la sous-région, et jouerait donc en faveur du «jeune» Faure Gnassingbé. Mais, il n’en est rien. La présidence de Lomé a botté en touche et indiqué hier, n’avoir entrepris aucune démarche de plaidoyer pour proroger la Présidence tournante de la CEDEAO qu’elle occupe depuis juin 2017.
A Lomé, l’arrivée du président nigérian à la tête de la CEDEAO est perçue par certains comme une lueur d’espoir dans la lutte contre le régime cinquantenaire des Gnassingbé, visiblement «trop fort» pour une opposition togolaise en manque constante d’inspirations et de stratégies.
Samedi dernier, la coalition de 14 partis de l’opposition (C14) a rencontré une délégation du président Buhari, conduite par l’ex-président nigérian, le général Abdulsalami Abubakar. La rencontre a été l’occasion pour l’opposition de demander au Nigeria d’agir pour que la décision que prendront les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO lors de leur prochain Sommet, puisse mieux aider le peuple togolais à sortir de la crise socio-politique née il y a 10 mois.