Au Niger, l’opposant exilé en France, Hama Amadou a été déchu hier mercredi de son poste de député, après sa condamnation par contumace, à un an de prison pour un trafic de bébé dans son pays.
Ancien Premier ministre, ex-président du Parlement et candidat arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, Hama Amadou avait, en effet, été condamné à un an de prison en mars 2017, pour «recel d’enfant» dans une affaire de trafic international de bébés. En avril dernier, la cour de cassation du Niger a rejeté son pourvoi, rendant sa condamnation définitive.
Dans son arrêt rendu ce 20 juin, la Cour constitutionnelle nigérienne s’est notamment appuyé sur l’article 147 du code électoral, qui stipule que tout député frappé par une « condamnation emportant déchéance, est déchu de plein droit de sa qualité de membre de l’Assemblée nationale ». Hama Amadou a donc été replacé d’office par son suppléant.
Un autre député, Abdou Labo, condamné à un an de prison dans la même affaire, a également été déchu de son siège. Une vingtaine d’autres personnes impliquées dans ce dossier, dont une des épouses de M. Amadou, avaient également été condamnées à la même peine. Elles étaient poursuivies pour «supposition d’enfants». Les bébés en question auraient été conçus au Nigeria, puis amenés au Niger via le Bénin.
L’opposant Amadou dénonce un «procès politique», dans cette affaire qui a empoisonné le climat politique nigérien durant trois ans.