Après ses déclarations «scandaleuses» samedi dernier appelant à durcir le traitement réservé aux prisonniers, le président de la Tanzanie vient encore de frapper, en déclarant en début de semaine, que son parti n’est pas prêt à quitter le pouvoir auquel il a accédé en 2015.
Dans une allocution lundi, le président John Magufuli a affirmé que son parti, le Chama cha Mapinduzi (CCM) resterait «au pouvoir à jamais, pour l’éternité», et que «ceux qui s’y opposent auront toujours des problèmes».
Il s’exprimait lors du lancement à Kibaha, près de Dar es Salaam, des travaux de construction d’un centre de formation des cadres de son parti, dédié à la mémoire de Julius Nyerere, père de l’indépendance de la Tanzanie et fondateur du CCM.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2015, le président Magufuli est critiqué par des organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile pour son autoritarisme. Ses détracteurs l’accusant de réprimer l’opposition et la liberté d’expression.
Le week-end écoulé, il s’est attiré de vives critiques en ordonnant que les prisonniers travaillent désormais «jour et nuit» et que le personnel carcéral leur «donne des coups de pied s’ils font preuve de paresse». Il a également demandé aux autorités carcérales de mettre fin aux visites conjugales en prison, estimant que les détenus doivent laisser leur épouse «dans la communauté».
Ces derniers temps, la côte de popularité du président a nettement baissé. Selon un sondage de l’ONG tanzanienne Twaweza, seulement 55% des Tanzaniens apprécient le chef de l’Etat Magufuli, contre 96% il y a deux ans.