Les récentes critiques formulées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Norvège sur la prolongation du mandat des autorités de la transition au Soudan du Sud, ont été mal perçues à Juba, où les autorités ont dénonce une «ingérence flagrante dans les affaires internes d’un pays souverain».
Les députés sud-soudanais ont voté la semaine dernière une prolongation jusqu’en juillet 2021 de leur propre mandat, ainsi que ceux du président Salva Kiir, de ses deux adjoints et des gouverneurs d’Etats.
Une décision jugée «unilatérale» et condamnée par ces pays occidentaux, qui fustigent également des «violations continuelles des droits de l’Homme» au Soudan du Sud, une réaction qui n’a pas été appréciée à Juba.
Le secrétaire adjoint au ministère des Affaires étrangères, Baak Valentino Wol a confié à la presse locale, que les gouvernements étrangers ou leurs représentants «n’ont aucun droit de critiquer le Parlement, ni de conseiller (au président Salva Kiir ndr) de rejeter les décisions du Parlement».
Le parlement sud-soudanais «est souverain, il a le droit d’amender notre Constitution et de débattre de tout ce dont il veut débattre en tant que représentant du peuple sud-soudanais», a martelé Valentino Wol.
Le Soudan du Sud a également accusé l’ambassadeur de France à Juba, Jean-Yves Roux, d’avoir manqué à ses devoirs diplomatiques, en se permettant notamment de critiquer ce qu’il a décrit comme «des violations étendues des droits de l’Homme» dans ce pays déchiré par des années de lutte pour le pouvoir depuis son accession à l’indépendance en 2011.