La dégringolade se poursuit au sein du parti du président nigérian, Mouhamadou Buhari, qui vient de perdre un nouveau membre de taille, après une vague de défections enregistrée la semaine dernière.
Il s’agit cette fois-ci, du président du Sénat nigérian, Bukola Saraki, qui vient d’annoncer sa décision de tourner le dos au Congrès des progressistes (APC, au pouvoir), «après des consultations approfondies». La troisième personnalité de l’Etat nigérian a décidé de rejoindre l’opposition, notamment le Parti démocratique populaire (PDP), comme l’on fait 14 sénateurs et 37 députés qui ont aussi quitté l’APC la semaine dernière.
M. Saraki n’a pas donné de raisons justifiant son choix, mais des dissidents dénoncent un mode de gouvernance autoritaire et l’impuissance du pouvoir de M. Buhari à endiguer les violences qui se propagent depuis des mois dans le pays.
Ils pointent également du doigt «l’inefficacité» de la lutte contre la corruption et les difficultés quotidiennes rencontrées par la majorité des Nigérians, après une grave récession économique en 2016, sous le président Buhari.
Ce dernier est également très critiqué pour son incapacité à rétablir l’ordre, alors que le Nigeria est confronté à des conflits multiples, entre violences agro-pastorales dans le centre, insurrection djihadiste dans le nord-est et groupes rebelles dans le sud pétrolier.
Après ce premier mandat «difficile» pour Mouhamadou Buhari, marqué notamment par de longues absences pour raison de santé, il a récemment exprimé sa volonté de rempiler pour un deuxième. Mais beaucoup de voix se sont élevées dans le pays contre cette nouvelle candidature.