La conférence des évêques catholiques en République démocratique du Congo (RDC), connue pour son attachement à la «libération politique» du pays, vient de réagir sur le cas de l’opposant Moïse Katumbi, empêché le week-end dernier, d’entrer sur le territoire congolais, alors qu’il revenait d’un exil en Belgique.
Dans un communiqué publié ce lundi, la conférence des évêques du Congo (CENCO) « exhorte vivement » les autorités congolaises de Kinshasa, à revenir sur leur décision pour laisser l’opposant Moïse Katumbi retourner dans son pays et déposer son dossier de candidature pour la présidentielle du 23 décembre, « comme tous les autres candidats ».
Ancien allié du président Joseph Kabila avant de passer dans l’opposition fin 2015, Moïse Katumbi avait été autorisé à quitter la RDC en mai 2016 pour des soins médicaux en Belgique, alors qu’il avait des démêlés avec la justice locale. Il a été depuis lors condamné à trois ans de prison dans une affaire dont il nie tout fondement.
A son retour d’exil en fin de semaine dernière, l’accès au territoire congolais lui a été refusé alors qu’il tentait de rejoindre son pays via la frontière avec le Zimbabwe.
Kinshasa a en outre interdit à la douzaine de compagnies aérienne étrangères desservant le pays, d’embarquer « tout passager voyageant avec un ancien passeport congolais semi-biométrique », une mesure temporaire qui semble viser l’opposant Katumbi, selon ses proches.
«Un tel traitement ségrégationniste ne se justifie point et peut inutilement entraîner des conséquences fâcheuses qu’il faut absolument éviter », a condamné la CENCO, ajoutant que le refus opposé à l’opposant Katumbi «ressemble, à plusieurs égards, à un déni identitaire, qu’aucune société humaine ne peut tolérer».