Le président nigérian Muhammadu Buhari devrait se préparer à affronter un poids-lourd du champ politique au Nigeria, le président du Sénat, Bukola Saraki, qui a annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2019, après s’être retiré du parti au pouvoir en début de ce mois d’août.
Saraki a annoncé sa candidature ce jeudi, sous la bannière du Parti populaire démocratique (PDP), la principale formation politique de l’opposition du pays, qu’il a rejoint après avoir quitté le parti de Muhammadu Buhari, le Congrès des Progressistes (APC).
Troisième personnalité du Nigeria, Bukola Saraki avait décidé de quitter la majorité présidentielle «après des consultations approfondies», sans donner de motif pour son choix. Peu avant lui, près d’une quarantaine de députés et sénateurs de l’APC avait également claqué la porte, dénonçant un mode de gouvernance autoritaire et l’impuissance du pouvoir de M. Buhari à endiguer les violences qui se propagent depuis des mois dans le pays.
Ils pointent également du doigt «l’inefficacité» de la lutte contre la corruption et les difficultés quotidiennes rencontrées par la majorité des Nigérians, après une grave récession économique en 2016, sous le président Buhari.
Après un premier mandat «difficile» marqué notamment par de longues absences pour raison de santé, Muhammadu Buhari a récemment exprimé sa volonté de rempiler pour un deuxième. Mais beaucoup de voix se sont élevées dans le pays contre cette candidature.
Pour cette nouvelle course à la magistrature suprême, Muhammadu Buhari devra affronter d’autres figures de l’opposition qui ont déjà annoncé leur intention de faire acte de candidature. Il s’agit d’Ayodele Fayose, gouverneur de l’Etat d’Ekiti (sud-ouest) et de l’ancien vice-président du pays, Atiku Abubakar, qui avait claqué la porte de l’APC en décembre dernier.