L’opposant togolais Nicodème Habia qui observe une «grève de la faim illimitée» depuis le 17 septembre dernier devant l’ambassade du Ghana à Lomé, a été empêché dans la soirée de ce mardi, de quitter le territoire togolais, alors qu’une équipe médicale tentait de l’évacuer vers le Ghana voisin pour s’y faire soigner.
Le député et président du parti «Les Démocrates» observait depuis 13 jours devant les locaux de la mission diplomatique ghanéenne à Lomé, une grève de la faim illimitée, afin de «réclamer la libération de tous les détenus politiques du pays».
«Je suis physiquement faible, mais spirituellement et mentalement ça va», déclarait l’opposant hier en début de journée, mais les médecins qui le suivent ces derniers jours, avaient commencé à s’inquiéter sur son état de santé, assurant que son pronostic vital étant engagé.
Ces derniers ont donc jugé mardi soir, de l’évacuer vers le Ghana malgré son refus, où il devrait subir une série d’examens médicaux, dont un scanner de l’abdomen.
Mais le convoi médical avec l’opposant à bord a été bloqué à la frontière entre le Togo et le Ghana, à cause d’un défaut d’autorisation de sortir du territoire togolais pour Habia. L’ambulance a dû faire demi-tour pour finalement faire admettre l’opposant à la clinique «Biasa» à Lomé, apprend-on des proches du député.
Un peu plus tôt dans la journée, le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre avait révélé qu’Accra a dépêché un avion médical pour l’évacuation de Nicodème Habia en fin de semaine dernière, mais Lomé avait refus d’autoriser l’appareil d’atterrir.
«Le Ghana fait partie de la facilitation (dans la crise togolaise, ndlr) mais le Togo n’est pas une colonie du Ghana», a vivement réagi autour de cette affaire sur une radio locale, le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, Damehame Yark.
L’avion «militaire», a-t-il poursuivi, «a bien atterri» mais ne pouvait pas prendre l’opposant «parce que les autorités ne connaissaient pas la mission de l’avion».