En Guinée équatoriale, le président Teodoro Obiang Nguema vient d’accorder sa grâce à 81 détenus, dont une trentaine d’opposants condamnés en début d’année, à plus de 30 ans de prison pour «délits contre le gouvernement, contre l’ordre public et contre les autorités constituées».
Parmi les graciés, l’on retrouve Jesus Mitogo, unique député de l’opposition élu au Parlement, membre de Citoyens pour l’innovation (CI), un parti d’opposition dissout en février. Il avait été condamné en février 2018 avec d’autres militants de CI, à plus de 30 ans de prison pour « séddition, désordre public, atteintes à l’autorité et blessures graves» suite à des échauffourées pendant la campagne des législatives en novembre 2017.
Cette grâce a été accordée à l’occasion des 50 ans de l’indépendance de la Guinée équatoriale, mais pour l’heure, aucun des prisonniers concernés n’est encore libéré, a indiqué hier Gabriel Nse Obiang, leader national de CI, qui craint un remake de la promesse non tenue de «l’amnistie totale» aux «citoyens condamnés (…) pour des délits politiques», annoncée le 4 juillet dernier par le président Obiang.
Le parti d’opposition dénonce une détention «illégale» de ses militants, qui seraient même «torturés» en prison. Deux des détenus, Evaristo Oyaga Sima et Juan Obama Edu, seraient même morts en prison, respectivement fin mai et début juillet, des suites de tortures, selon CI. Une information démentie par le gouvernement.