Le gouvernement tchadien vient d’annoncer un nouveau report des élections législatives prévues pour ce mois de novembre, pour le renouvellement du parlement, dont le mandat est échu depuis juin 2015, mais prolongé par le chef de l’Etat, Idriss Deby Itno, à travers une loi constitutionnelle, pour une durée indéterminée.
Le scrutin législatif est ainsi reporté au mois de mai 2019, en raison de difficultés financières que traverse le pays actuellement. En effet, indique le président Idriss Deby, l’organisation de ces élections nécessite une enveloppe financière de 70 milliards de francs CFA, un budget dont le pays ne dispose pas. Il en appelle ainsi aux partenaires internationaux pour aider son pays à organiser ces élections, que les Tchadiens attendent depuis 4 ans déjà.
Un report de trop, selon l’opposition, qui estime que l’argument du manque de moyens financiers est un prétexte du pouvoir, qui craint de perdre la majorité au prochain parlement.
Ce mandat élastique des députés agace également la population tchadienne, qui juge ces reports «exagérés» et «inadmissibles». «Cette histoire n’arrange que les députés qui sont contents de continuer à percevoir leurs salaires et à jouir de leurs privilèges, et le pouvoir qui continue de régner à l’Assemblée avec sa majorité absolue», déplore un Tchadien.