Les députés somaliens viennent d’introduire au parlement, une motion de censure contre le chef de l’Etat, Mohamed Abdullahi Mohamed, qu’ils accusent d’avoir violé la loi fondamentale du pays.
Dans leur texte soumis au parlement pour adoption, 92 députés (sur 275) estiment que le chef de l’Etat «a violé la constitution en s’engageant dans un protocole d’accord secret avec des pays étrangers», en l’occurrence l’Ethiopie et l’Erythrée. Ces protocoles d’accord portent notamment sur la «gestion des ports» et «l’unification du pays avec l’Erythrée et l’Ethiopie».
Mais le parcours risque d’être rude pour l’adoption de cette motion, qui souffre déjà de critiques, notamment des deux vice-présidents de l’Assemblée Nationale somalienne, qui accusent le président de l’institution de s’être «empressé d’accuser réception» du texte, qui «n’a pas été visé par une Cour constitutionnelle», alors que le pays n’en dispose pas.
Pour ces élus, la gestion du président du parlement, Mohamed Mursal Sheik Abdirahman «laisse à penser qu’il est en colère pour d’autres raisons», allusion faite à de récentes décisions de l’exécutif concernant une élection à venir dans un des Etats fédérés de la Somalie, dont le président de l’Assemblée nationale est originaire, et qui auraient alimenté la colère de ce dernier.
Le parlement doit se pencher sur cette motion de défiance à une date pour l’heure inconnue. Pour être adopté, le texte doit être voté par deux tiers des députés, soit au moins 184, un nombre difficilement atteignable, selon les observateurs somaliens.