L’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, actuellement jugé à la Cour Pénale Internationale (CPI), a sévèrement taclé les chefs d’Etas du continent africain enrôlés dans le système françafrique, dans un livre qu’il a cosigné avec le journaliste François Mattei, et qui paraît officiellement ce 13 décembre 2018.
L’un de ses principales cibles dans ce livre intitulé «Libre. Pour la vérité et la justice», est le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba. «Je dérangeais les Français parce que j’étais populaire», avance Gbagbo dans l’ouvrage, se mettant en opposition avec son ancien homologue gabonais Ali Bongo Ondimba.
«Qu’ils s’occupent d’Ali Bongo, qui n’est rien, même dans son propre pays. (…) Ali Bongo, c’est le profil qu’ils aiment, et c’est une erreur à moyen et à long termes», écrit-il.
Dans cet ouvrage qui est une réédition actualisée d’un précédent paru en 2014, Laurent Gbagbo ne ménage pas les relations françaises sur le continent noir, réaffirmant ainsi sa position contre le système occidental, qu’il a d’ailleurs manifestée tout au long de son mandat à la tête de la Côte d’Ivoire.
L’ancien rival d’Alassane Ouattara pense cependant que les mentalités changent, qu’«il y a aujourd’hui une opinion publique en Afrique», nommant en exemple, le renversement de Blaise Compaoré au Burkina Faso.
L’ex-président ivoirien est actuellement détenu à La Haye, et attend le verdict de son jugement qui pourrait tomber d’ici le début de 2019. Sa femme, Simone, a récemment bénéficié d’une amnistie, après des années en prison pour son rôle dans les violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.