Quatre personnes proches de l’opposition au Comores viennent d’être condamnées aux travaux forcés à perpétuité, pour «complot» et «atteinte à la sûreté de l’Etat».
Parmi eux, figure l’ex-vice-président comorien, Djaffar Said Ahmed Hassane, qui s’était opposé au récent référendum constitutionnel organisé à l’initiative du chef de l’Etat Azali Assoumani. Un mandat d’arrêt international a été émis contre Said Ahmed qui vit actuellement en exil en Tanzanie.
Les trois autres sont le frère de l’ancien vice-président, l’avocat Bahassane Ahmed Said, l‘écrivain Said Ahmed Said Tourqui, dit Sast, et un officier, le commandant Faissoil Abdousalam.
La Cour de sûreté de l’Etat a également condamné dans cette affaire, quatre autres personnes, dont le colonel Ibrahim Salim, à 23 ans d’emprisonnement.
Le parti de Bahassane Ahmed Said avait dénoncé dans un communiqué, un procès inéquitable, conduit par un «tribunal d’exception, contre les droits de l’Homme, la démocratie et l’Etat de droit » qualifiant ce jugement d’«insulte à la démocratie».
L’archipel comorien est confronté à une crise politique depuis juillet dernier, date à laquelle le président Azali Assoumani avait organisé un référendum constitutionnel qui lui permet d’effectuer plusieurs mandats et de régner jusqu’en 2029.
L’opposition dénonce, depuis, la dérive autoritaire d’Assoumani, lui-même arrivé au pouvoir à la faveur d’un putsch. Plusieurs de ses collaborateurs, dont le chef du parti Juwa et ancien président Ahmed Abdallah Sambi, ont été depuis arrêtés et placés en détention provisoire.
La récente réforme constitutionnelle a également supprimé le principe de la présidence tournante tous les cinq ans entre les trois îles de l’Union des Comores (Anjouan, Grande-Comore, Mohéli).
Une élection présidentielle anticipée, à laquelle Azali Assoumani a déjà annoncé qu’il serait candidat, est prévue au premier semestre 2019.