Le Sénégal ira aux urnes le 24 février 2019 pour la présidentielle. Et déjà, les esprits s’échauffent dans le pays, avec notamment la décision hier de la Cour constitutionnelle d’invalider près d’une vingtaine de candidatures à cette course à la magistrature suprême.
Dans sa décision rendue ce jeudi, la Conseil constitutionnel du Sénégal n’a validé que 5 candidatures sur les 24 enregistrées. Il s’agit des dossiers de candidature du président sortant Macky Sall, d’Ousmane Sonko, président du parti PASTEF, de Khalifa Sall, le maire de Dakar actuellement en prison, de Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, et d’Issa Sall du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR). La grande majorité de ces dossiers a été rejetée pour divers motifs, entre-autre, non-conformité du numéro de la carte d’identité CEDEAO, doublons internes, non-conformité de région ou représentation diplomatique de vote, ou encore présence d’un parrain non inscrit sur le fichier général.
Une décision que n’acceptent pas les intéressés, qui ont décidé de se réunir autour d’un collectif pour la rejeter et dénoncer ce qu’ils appellent «un coup de force du régime en place». Ils mettent en doute la sincérité des autorités en charge du processus électoral, jugent que «le Conseil constitutionnel et le ministre de l’Intérieur ne sont pas fiables». Pendant ce temps, le maire de Dakar actuellement en conflit avec la loi, a essuyé ce jeudi un nouveau rejet de ses pourvois en cassation, que les magistrats ont jugés «irrecevables ou mal fondés». Il continue donc à purger sa peine de 5 ans de prison, pour malversation financière dans sa gestion des affaires de la capitale. Ce qui rend impossible sa participation au prochain scrutin présidentiel, malgré que sa candidature ait été validée.