La première mobilisation populaire de l’année 2019 au Togo, prévue ce 12 janvier par la coalition de l’opposition togolaise, vient d’être interdite par pouvoir local, notamment pour ce qui concerne les villes de l’intérieur du pays.
La coalition des 14 partis de l’opposition radicale du Togo (C14) dont un membre s’est récemment retiré, a appelé les populations à manifester samedi prochain dans la capitale Lomé et dans les grandes villes du pays, pour «condamner et rejeter le coup de force électoral du 20 décembre 2018, condamner les répressions barbares des manifestations pacifiques ayant entraîné des morts et des blessés graves, et exiger les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorale avant toute consultation électorales».
Mais la nouvelle manifestation, dont les organisateurs comptent également exiger «l’arrêt immédiat des intimidations et harcèlements des paisibles populations» et «la libération des manifestants et acteurs de la société civile arrêtés dans l’exercice de leurs droit constitutionnel», ne pourra pas avoir lieu à l’intérieur du pays.
Dans un courrier-réponse adressé au désormais C13, le ministre de l’Administration territoriale a néanmoins précisé, que la manifestation est autorisée dans la capitale Lomé, sous réserve de modification de l’itinéraire initialement prévu et elle est interdite à l’intérieur du pays, «pour manque d’informations légales».
En effet, le ministre Payadowa Boukpessi reproche aux organisateurs de ne pas avoir désigné nommément les villes de l’intérieur du pays où ils comptent organiser les manifestations, ni l’itinéraire qu’ils suivront.
Ce premier appel à la mobilisation populaire de l’année 2019, s’apparente à un test majeur pour la coalition de l’opposition, qui a échoué à faire obstacle à la tenue des élections législatives du 20 décembre dernier.
A l’issue de ce scrutin boycotté par l’opposition radicale, le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), dispose désormais d’une majorité confortable de 59 députés sur 91 au parlement, aux côtés d’élus d’une opposition modérée, jugée acquise à sa cause.