Le candidat de l’opposition congolaise, Félix Tshisekedi a été définitivement proclamé dimanche cinquième président de la RDC par la Cour constitutionnelle.
La Cour a confirmé les résultats provisoires annoncés le 10 janvier par la Commission électorale (Céni), donnant Tshisekedi vainqueur avec 38,5% des voix, devant Martin Fayulu (34,8%) et le candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary (23%).
Martin Fayulu, qui avait dénoncé un « putsch électoral » du président sortant Josph Kabila avec la « complicité » de M. Tshisekedi et revendiqué la victoire avec 61% des voix, a immédiatement appelé la communauté internationale à « ne pas reconnaître un pouvoir qui n’a ni légitimité ni qualité légale », se proclamant « le seul président légitime ».
L’opposant a été conforté dans ses affirmations par la publication dans la presse internationale et par le Groupe des experts sur le Congo (GEC) des propres estimations de l’influente Église catholique et de documents qui auraient fuité de la Commission électorale.
Ces deux sources donnaient la victoire à 60% à M. Fayulu, alors que dans son arrêt, la Cour a estimé qu’il n’avait «pas apporté la preuve» que les résultats de la Céni n’étaient pas conformes à la réalité.
En confirmant M. Tshisekedi, la Cour constitutionnelle a pris le risque de provoquer un bras-de-fer entre le pouvoir congolais et l’UA, qui avait appelé jeudi à la « suspension » de la proclamation des résultats définitifs, parce qu’elle considérait que ceux annoncés par la Céni étaient entachés de « doutes sérieux ».
L’UA a annulé sine die sa mission prévue ce lundi en RDC, après la proclamation par la Cour constitutionnelle de la victoire de Tshisekedi.
M.Tshisekedi, 55 ans, succède au chef de l’État sortant Joseph Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en janvier 2001. C’est officiellement la première transmission pacifique du pouvoir depuis l’indépendance de la RDC le 30 juin 1960.
Ce dernier a reçu les premières félicitations de dirigeants africains et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui a plaidé pour le « respect » de la « souveraineté » de la RDC.